Après trois jours de visite des musées et des bunkers isolés et des coins secrets que seuls des hommes ayant combattu sur les plages pouvaient connaître, le temps de rentrer à la maison est venu. Savoir que l’heure de se dire au revoir approchait n’a pas été simple pour les deux groupes.
« Ils sont littéralement tombés amoureux de Kerry! » Affirme Clarence Scharbauer avec un sourire. « Elle s’assurait qu’ils avaient mis leur couverture sur eux dans la jeep, et que Joe ait son demi de Guinness le soir. Joe m’a même demandé une fois revenus à Midland (Texas), ‘ Est-ce que je peux l’emmener chez moi? ’ Et j’ai répondu ‘ Eh bien, nous sommes mariés depuis 43 ans, je ne sais pas trop, Joe ’. »
Au moment de monter dans l’avion, ces hommes ne savaient pas qu’ils aidaient les Scharbauer à exaucer un vœu fait par Clarence Scharbauer dans son discours à la cérémonie de livraison de son biréacteur Challenger 300, le dernier à être construit avant l’entrée en service du
Challenger 350.
« J’ai dit aux gens de Bombardier ce jour-là que mon avion ne servirait pas seulement à faire des affaires. Quand nous pourrons aider, nous le ferons », a indiqué Scharbauer, qui siège au conseil d’administration de la Texas Christian University (et qui a fait peindre l’acronyme TCU en mauve et noir). « J’aime ces gars-là, j’aime ce qu’ils représentent et ce qu’ils ont fait pour ce pays. »
Kerry Scharbauer ajoute qu’elle était « honorée de les accueillir à bord et de savoir qu’ils étaient confortables. Nous les avons installés dans les fauteuils avant, entièrement inclinables. Ils pouvaient s’étendre et lever les pieds. Ils ont pu somnoler. Malgré sa grande taille, Art pouvait presque se tenir debout dans notre avion. Il pouvait se lever et se promener dans la cabine pour activer sa circulation. »
Peu importe l’état d’esprit des vétérans à leur retour des programmes outre-mer de The Greatest Generations Foundation, ce n’est que le début de leur cheminement.
« De retour chez eux, ils peuvent raconter à leur famille : ‘Voici ce qui s’est passé. Voici mon histoire ’ », dit Davis. « Certains étaient restés muets à propos de leur expérience de guerre pendant 70 ans. » Ils peuvent aussi continuer de raconter leur histoire et celle d’autres anciens combattants au grand public. « Les inviter à parcourir les États-Unis – nous en sommes convaincus –prolonge leur vie. Ils ont quelque chose à défendre : leur héritage moral. »
Les vétérans se réunissent également, aux frais de The Greatest Generations Foundation, aux événements NASCAR et à des matchs professionnels de football et de baseball. Et les efforts ne prendront pas fin lorsque les vétérans de la Seconde Guerre mondiale disparaîtront. Davis souligne la bonne raison du pluriel dans le nom de la fondation : Generations. Les vétérans de la guerre du Vietnam seront au cœur des prochains programmes. Des hommes comme Arthur Staymates et Joseph Reilly participent au travail de la TGGF pour créer ces nouveaux programmes et pour amener la prochaine vague d’anciens combattants visiter les champs de bataille du Vietnam.
« Les hommes qui participent aux programmes de la TGGF outre-mer reviennent tous avec le même but, la même mission », dit Davis. « Comment puis-je aider le prochain groupe de vétérans? »
Cette histoire a été imprimée à l'origine dans le numéro 26 du magazine Experience publié en mai 2016. Arthur Staymates est décédé le 23 avril 2017.